L’épreuve de la Foi
Monter la première marche avec Foi,
Nul besoin de voir tout l’escalier,
Monter simplement la première marche !
Martin Luther King
La gestation
9 mois se sont écoulés depuis la célébration de mon mariage intérieur par Omy. Une graine avait été plantée. 9 mois. Le temps d’une gestation.
Je me souviens de ce jour comme d’une joie profonde, de reliance avec moi-même. Un engagement à marcher main dans la main avec moi, avec l’univers, pour créer un avenir nouveau plus proche de moi et des autres. En vérité et en unité.
C’était en juillet dernier. Je revenais du chemin de Compostelle et je décidais de quitter mon emploi de fonctionnaire que j’occupais depuis 20 ans.
Depuis, 9 mois s’étaient écoulés et me voilà repartie demain sur ce même chemin de Compostelle, un peu plus loin…
9 mois de gestation, pour une renaissance. 9 mois à préparer l’espace en moi et autour de moi pour m’accueillir, me chérir.
J’avais marché “en vérité et en unité” autant que possible.
J’avais rouvert tous les dossiers sensibles de ma vie.
J’avais fait le grand ménage dans ma maison et en moi pour ne garder que l’essentiel.
J’avais avancé dans le nettoyage des mémoires du passé. J’avais fait entrer un peu plus de lumière, réorganisé et harmonisé mon espace.
La métamorphose
Depuis une douzaine d’années, je préparais cette reconversion professionnelle
Plus qu’une reconversion professionnelle, je préparais une métamorphose. Comme un papillon dans la nuit attiré par la lumière, j’avais soif de connaissances et d’expériences. Je rassemblais des outils pour m’épanouir dans une nouvelle réalité.
Je voulais devenir thérapeute et la création artistique m’importait beaucoup aussi.
Pendant ces douze dernières années où les enfants grandissaient, j’avançais dans ces deux directions. J’explorais et je me formais à différentes approches d’accompagnement. J’investissais en parallèle des domaines artistiques très variés : la danse, la peinture, le chant, le théâtre et le clown. Je m’exprimais de plus en plus pleinement.
Puis arriva ce moment de l’ouverture du cœur que je vous raconte.
Avec Omy, j’explorais une manière de vivre et d’agir à partir du cœur, une approche qui transcendait tout ce que j’avais appris et expérimenté auparavant.
Co-créer avec l’univers. J’allais petit à petit installer cela en moi.
Ces 9 mois de gestation ont ancré en moi les prémices d’un nouveau monde, une nouvelle réalité. Une nouvelle manière d’être au monde à partir d’un endroit libre de tout vouloir. Dorénavant, je m’attelais à vivre à partir de l’intelligence du cœur. Ma tête et ma volonté au service du cœur.
À présent, je me relationne à moi, aux autres et à ce qui m’entoure à partir de cet endroit du cœur. Je me laisse traverser. Je renais plus libre, plus aimante, plus perméable, plus consciente, plus joyeuse. Cette nouvelle boussole intérieure m’offre la confiance.
Je suis la vie, et l’univers s’organise pour m’épanouir. Nous co-créons.
Quand j’ai commencé à vous écrire, je faisais un pas dans le nouveau monde et j’y marche maintenant avec mes deux pieds. Bon parfois et même souvent encore, je vacille, titube et retombe dans le vieux monde de mes peurs et de mes fonctionnements moribonds..mais je le vois et je m’en extirpe vite.
Ça ne dure pas, le nouveau monde est toujours là, il me récupère comme une mère à laquelle je me sens reliée éternellement.
Omy incarne cette mère divine. Oui, elle est l’Amour incarné dans toute sa douceur et toute sa fermeté aussi qui me permet de marcher droit. Elle est le grand cœur de l’univers. Une merveilleuse créatrice.
Elle m’a guidée jusque-là, et maintenant je sais que cette réalité aimante est accessible dans le présent de chaque instant. Je suis aussi cela.
Mais avant d’en arriver là, il m’avait fallu traverser mes peurs et passer l’épreuve de la foi…
Les nausées de la grossesse : traverser les peurs
En effet, passée cette période d’enthousiasme, de l’évidence de ma décision de quitter mon emploi salarié, les peurs arrivèrent.
Une peur, puis deux, puis dix.
Peur du manque, peur de ne pas être à la hauteur, peur de l’échec, peur de ne plus avoir de temps pour moi, peur pour mes enfants, peur d’aller vers le pire…
Elles me sautèrent à la figure comme de petites bêtes affamées, puis une colonie jusqu’à me pétrifier, me figer.
Mon anxiété chronique refaisait surface de plus belle. Je dormais mal, les insomnies avaient recommencé. Mon corps somatisait (par sympathie, je vous passe les détails).
J’avais averti mes collègues et ma hiérarchie de mon souhait et j’avais pris rendez-vous avec la DRH afin d’envisager une rupture conventionnelle. J’avais engagé ces démarches pour m’assurer de ne pas reculer.
Je m’étais mise sur la route, mais j’étais figée, prise dans un conflit interne avec mes peurs.
J’étais courageuse, ça, c’est sûr! Peut-être inconsciente ou insouciante ? Quand j’en parlais autour de moi, les peurs des autres venaient renforcer les miennes. J’étais incapable d’en parler à ma mère tellement je craignais de devoir surmonter ses propres peurs. Il fallait se rendre à l’évidence, une part de moi ne croyait pas en moi.
Je n’avais pas un compagnon sur qui “compter” financièrement, ni une épaule sur laquelle poser ma tête le soir pour accueillir mes peurs. Il allait falloir compter sur moi-même. Il allait falloir que je trouve en moi la manière de me sécuriser.
La sécurité intérieure
J’allais avoir 2 ans devant moi avec une partie de mon salaire… pour créer un avenir nouveau avec un coussin de sécurité. Pas suffisant pour assurer la totalité des dépenses du foyer, mais en se serrant la ceinture, et en gagnant quelques sous par ci par là, ça devrait aller.
J’avais vécu dans des pays où les gens vivaient peu et vivaient heureux. Ici, en France nous avons le privilège de bien des avantages sociaux. Tout cela était censé me rassurer, mais c’était la tête qui me parlait… ça n’y faisait rien, les peurs restaient. Je me demandais si je faisais le bon choix.
Je me souviens d’un cauchemar que je fis à cette époque (âmes sensibles, s’abstenir) :
je torturais un homme. Il était attaché à une grue, je le tirais vers le haut, j’étirais son corps jusqu’à ce que le bas et le haut se séparent en 2 morceaux, juste reliés par les intestins… qui s’étiraient.
C’était l’état dans lequel je me trouvais, tiraillée, les tripes à l’air.
Le rêve et la réalité ne font qu’un !
Pour me rassurer, je me dirigeais vers la numérologie, l’astrologie, le tarot… Tous étaient unanimes. Ils me criaient haut et fort qu’il n’y avait aucun doute. C’était le moment pour le changement, faire le grand saut.
J’entrais dans l’automne avec l’idée de ce grand changement professionnel et un élan vital de commencer à mettre des choses en place pour sécuriser le futur, une manière de me rassurer encore…
Pourtant j’avais toute la possibilité de prendre le temps d’une transition… après 20 ans de salariat, quoi de plus légitime qu’une petite pause dans la vie. Une petite pause bien méritée…
Mais non, cet automne-là, alors que je n’avais pas encore quitté mon emploi, je démarrais de nouveaux projets…
J’étais dans le contrôle. Un fonctionnement très habituel chez moi. Être bougée, animée, mise en mouvement par les peurs. Projets intéressants, certes, mais juste trop tôt, pas dans le rythme ni dans l’écoute juste du moment.
Leçon de base que je n’avais encore pas intégrée : l’automne est une période de ralentissement… on entre doucement dans l’hiver. L’énergie baisse, c’est le moment de ralentir plutôt que de se surcharger.
J’arrivais au mois de novembre, surmenée, épuisée, je finissais par tomber malade.
Ce fut un moment charnière. À bout de souffle, je décidais d’arrêter toutes mes activités. Faire une vraie pause, un point d’appui dans l’immobilité pour laisser la vie s’organiser avec une vraie écoute.
Je partais me reposer chez ma maman en Normandie.
Une dizaine d’heures de route défilait. Presque arrivée, je tombais en panne. Que dis-je, la voiture tombait en panne…
La courroie de l’alternateur avait rompu et la batterie s’était déchargée. Je m’arrêtais à la première sortie d’autoroute. À l’entrée d’un village nommé Falaise.
Quel miroir !
La courroie de mes alternatives avait rompu, je n’avais plus de batterie… Arrêt forcé au bord de la falaise d’où je m’apprêtais à faire le grand saut…
Cette petite mésaventure de mon véhicule était une manifestation claire de ce qui se passait dans ma vie. Pas de séparation entre l’intérieur et l’extérieur. Nous créons à l’extérieur ce que nous sommes. Ce tiraillement qui persistait depuis plusieurs mois m’avait vidé de mon énergie. Il allait falloir me décider !
Les gardiens du seuil
De retour en Ariège, je racontais à mon amie Priscille tout ce que je traversais. Mes doutes, mes angoisses. Elle me parla des gardiens du seuil. Elle me disait que je faisais l’expérience de la Foi.
C’était un peu nouveau pour moi. La foi était un terme que j’utilisais peu, trop associé pour moi à une religion que je ne pratiquais pas. C’était une idée plus qu’un vécu.
Chaque fois que nous sommes sur le point de faire un changement, me dit-elle, les gardiens du seuil apparaissent.
Les gardiens du seuil sont des événements, des personnes, des paroles qui vont retarder ou bloquer le processus de changement, attiser les peurs et les doutes.
Je comprenais que rien ne pouvait me rassurer sur mes choix. Ni le tarot, ni la numérologie, ni l’astrologie, ni la planification, ni le contrôle sur le déroulement de mon projet, ni aucune personne réconfortante.
Il me fallait trouver cette assurance en moi, éprouver ma foi dans mes cellules.
Je comprenais que par cette expérience, je contactais ma confiance en la vie, ma confiance dans l’univers, ma confiance en moi, en ma puissance créatrice.
J’étais arrivée au bout d’un processus avec mes peurs. Je prenais rendez-vous avec la DRH pour signer la rupture conventionnelle au plus vite. C’était en janvier. Et depuis ce jour-là, les peurs à ce sujet ne sont pas revenues.
Nous sommes fin-mai. Mon dernier jour avec mes collègues était hier. Ces derniers mois dans ce milieu professionnel, où j’ai passé vingt ans de ma vie, ont été paisibles et humainement profonds. J’ai pu être qui j’étais vraiment. J’étais dans cette joie d’être et de contribuer. Je faisais des ponts entre les 2 mondes.
Je pars demain sur la route de Compostelle. Je vous enverrai quelques photos… j’espère que ce chemin sera riche d’enseignements et de rencontres pour cette nouvelle vie !!
Avec Joie!