Je vous écris aujourd’hui, veille de mon départ sur le chemin de Compostelle.
J’ai commencé à marcher sur ce chemin l’été dernier, et je repars pour 10 jours en Espagne
Ce fût, l’année dernière, une parenthèse dans ma vie, un bol d’air. Changer de repères, mettre en pause la réalité de ma vie hyper active…
Là-bas, il n’y avait plus qu’à marcher, manger, dormir. Marcher, marcher, marcher…
Je partais pour me retrouver seule avec moi-même, mais j’y ai aussi vécu de superbes rencontres et des partages profonds. Ce chemin est un chemin d’ouverture, un bol d’air, d’humanité !
L’ouverture du cœur
Je vous en parle, car cette aventure a marqué le début d’un processus de réouverture du cœur que la rencontre avec Omy a fortement accéléré 3 mois plus tard.
Disons que le chemin de Compostelle m’a remis sur le chemin de l’Amour.
Manifestement, j’étais un peu égarée, cherchant l’Amour dans des relations amoureuses insatisfaisantes, enivrée puis en proie à la frustration, au manque et à de fortes peurs d’abandon.
Mon retour du chemin avait été particulièrement difficile. Comme si tout ce que j’avais créé dans ma vie me revenait brutalement. Brutalement ! Car je n’étais pas encore préparée à y faire face, pas outillée.
À mon arrivée, je retrouvais ma fille dans une crise d’adolescence fulgurante, en pleine rébellion, me rejetant brutalement avec mépris. Les confrontations étaient violentes et je perdais pied.
Côté cœur, célibataire depuis 2 ans, j’aspirais à vivre une belle histoire d’amour, mais ne parvenait à inscrire aucune relation dans la durée… À 2 reprises, cet automne-là, je m’illusionnais et me désillusionnais.
Disons que l’automne avait été éprouvant émotionnellement. J’avais recontacté mes 2 thérapeutes préférées… Et là je prenais un rendez-vous toutes les semaines, j’étais sous perfusion et leur aide me soutenait énormément.
Ré-animation
L’une d’elle, fascia-thérapeute, travailla sur mon cœur en y invitant de ses mains un mouvement interne, un mouvement de vie et je perçus une ouverture : d’une petite brèche, jaillissait de la lumière.
Je me souviens lui avoir dit en fin de séance : « J’ai l’impression que tu m’as fait un massage cardiaque, que tu m’as réanimée ».
Quelques semaines plus tard, une nuit, je sentis un intense courant électrique envahir mon cœur. Comme une décharge délicieuse.
Aujourd’hui, avec le recul, je tends à penser que le processus d’ouverture du cœur avait commencé. Physiquement, dans mon corps, j’en avais la manifestation.
J’étais prête pour ce grand rendez-vous avec l’Amour !
Prendre sa place
Donc arriva le week-end de stage avec Omy : « le Pouvoir de l’Amour ».
Le jour du grand rendez-vous était arrivé !
Pour l’occasion, ce matin-là, je choisissais de porter un pull rouge en angora, doux et lumineux. Je m’y sentais bien, c’était douillé. Le genre de pull qui ne passe pas inaperçu. Dans ce pull, je me trouvais féminine, douce et pétillante… À l’image de ce que j’avais envie d’incarner. Il me vaudra d’être appelée toute la journée « pull rouge » par Omy qui ne se souvenait pas de mon prénom.
Arrivée dans la salle, où régnait un silence paisible, je cherchais une place dans le cercle déjà bien rempli d’une quinzaine de participants.
Omy était là, vêtue de blanc, méditant, en tailleur, les yeux fermés. Je la voyais pour la première fois. J’avais oublié qu’elle était d’origine africaine.
Elle était majestueuse, son visage noir serti d’un turban blanc… une madone africaine, une vierge noire. Elle rayonnait, illuminée de sa propre lumière. Portrait d’un tableau de maître aux saveurs d’Orient et d’Afrique.
Bien installée dans sa position en tailleur, une énergie stable, paisible et puissante émanait d’elle. Rien autour ne la troublait dans sa méditation.
Alors que tout semblait parfait, mon petit diable, blasé, me susurrait à l’oreille : « Quelle mise en scène ! Ça fait très New Age comme ambiance… Bougies, encens, tout le monde en chaussettes, assis en tailleur, … belle prouesse, le coup de l’accueil en méditation, ça force le respect, … »
Bon, ne vous inquiétez pas, il faut bien lui laisser sa place à ce petit diable…, je vous le dis, il va se calmer avec le temps.
Priscille accueillait les derniers arrivés. Je connaissais la moitié des participants, mais l’arrivée dans un groupe ravive toujours quelques malaises résurgents de l’enfance. Je ne savais pas trop où m’asseoir, je choisissais de m’installer entre deux personnes que j’appréciais. J’étais assise au pied d’un piano… Pas très confortable, mais je m’en accommodais.
Omy sortit de sa méditation.
Quelqu’un n’était pas bien installé !
Ce furent ses premières paroles… elle se leva et se dirigea vers moi.
Bingo ! C’était moi !
Priscille disait que ça pouvait secouer, et bien nous y voilà, pas le temps de souffler, à peine arrivée, me voilà secouée !
Je ne me souviens pas précisément de ce qu’Omy me disait, mais il était question de place. Je n’étais pas à ma place, il fallait que je trouve ma place. Elle me regardait fermement, mais avec bienveillance. Elle me demanda de ressentir si j’étais bien ou pas. Là où je serai mieux. J’en étais incapable, observée par tous ces yeux, j’étais submergée de pensées qui me coupaient de mon ressenti.
De plus, toutes les places étaient occupées maintenant (mise à part la sienne que mon petit diable aurait bien convoitée, hi, hi, mais bon, ça aurait été déplacé).
Je plongeais mon regard dans celui d’Omy, cherchant une ébauche de réponse au problème… Je ne trouvais pas de réponse en elle, mais j’accédais à sa bienveillance, elle ne me voulait pas de mal. Finalement, nous trouvâmes ensemble une place ailleurs qui conviendrait pour le moment.
Cet événement souleva donc la question de la place… prendre ma place.
Omy, elle, retourna à sa place, majestueuse sur son trône, elle prit la parole pour nous parler du Cœur.
Être dans le Cœur
Sa voix lente, profonde, enveloppante, sortait comme un râle d’Amour des entrailles de la Terre.
Omy imposa LA condition nécessaire et indispensable à ce voyage ensemble : Être dans le cœur, juste dans le cœur à tout moment. Agir à partir du cœur, parler à partir du cœur, penser à partir du cœur.
Elle nous expliqua ce qu’était le cœur. Elle avait fait un petit dessin, qui ressemblait à un dessin d’enfant. À ce moment-là, nous avions 5 ans, nous étions projetés dans un espace temps parallèle, en petite section maternelle de l’école de l’Amour. Omy, notre maîtresse, bienveillante et aimante, nous expliquait, avec son joli dessin, comme on explique aux petits enfants :
« Mes chéris, nous avons deux cœurs :
Un petit cœur qui bat et ressent. Ce petit cœur tendre, il a ses peines et ses joies, tombe amoureux, se passionne, s’émotionne, rit et pleure parfois.
Ce petit cœur physique, relié avec la Terre, c’est le cœur humain. Ce petit cœur, il est unifié dans un grand Cœur qui est le cœur de l’Univers. Notre partie divine reliée à la Source universelle d’Amour.
Cet Amour est partout dans toute chose, dans tout être, il est immense et aime inconditionnellement toute être, toute chose, toute vie sur Terre.
Dans cette dimension d’Amour, nous sommes tous reliés.
Dans cet espace d’Amour, si nous aiguisons nos perceptions, nous avons accès à toute l’information, nous avons accès à toutes nos capacités, guérison, télépathie, médiumnité…
À partir de ce cœur, nous sommes créateurs : voilà le Pouvoir de l’Amour».
Omy nous proposait le temps d’un week-end de faire l’expérience de nos capacités extra-sensorielles.
C’était magique, mystérieux, quelle aventure extraordinaire !
Bon, pour cela il nous fallait réussir à être dans notre Cœur. C’était le challenge de ce stage.
J’entends encore Omy nous interpeller régulièrement, claquant plusieurs fois des doigts : « Quelqu’un est dans la tête, revenez au cœur mes amours, je vous en prie, arrêter de penser, revenez au cœur ! ». Elle précisait que cela lui causait des mots de tête, elle sentait tout de suite quand quelqu’un était trop dans la tête.
La tête doit être au service du cœur. « Arrêter de penser avec la tête. Pensez avec le cœur ! »
Mon petit diable, rouge écarlate, consterné, la queue pointue dressée vers les cieux, fustigeait de mille feux : « Méfiance, méfiance ! C’est la porte ouverte à la manipulation ! S’il faut arrêter de penser, on abandonne sa capacité de jugement, de discernement ! C’est la voie vers tous les abus, adieu le libre arbitre ! »
Je m’offrais cependant pour un weekend l’espace de croire et de voir alors je muselais mon petit diable.
Et ce fût le début d’un long apprentissage, d’une grande rééducation.
« Être dans le cœur ». Tout au long de ce stage, inconfortable, je cherchais le chemin du cœur, de manière très concrète, je restais le plus possible centrée sur la localisation de mon cœur, honteuse quand j’étais prise en fragrant délit d’être dans ma tête. Omy nous recadrait régulièrement quand nous nous égarions.
Je finissais par comprendre que ça ne se comprend pas, ça se sent ! Il s’agissait d’un état, une vibration, une sensation de moi, qui émane de moi.
Faudra-t-il que je m’applique à rester dans cet état ? Vivre dans cet état ? C’était si difficile pour l’instant, je doutais de ce que je ressentais, j’arrivais à peine à sentir.
Quelques pistes comme l’empathie, la bienveillance m’aidèrent à ressentir la vibration du Cœur. Une autre piste très efficace fût de me connecter à l’amour maternel, celui que j’avais pour mes enfants petits, quand ils découvraient la vie, le monde et que je pétillais avec eux de cette joie d’être au monde.
Mes efforts continuèrent après le stage et ce fût lors du second stage, 3 mois plus tard que je constatais que je pouvais connecter cet état de manière plus durable. Un rayonnement, une émanation de moi stable et durable.
Dans cet état, je me sentais aimée, reliée à la Source, paisible, joyeuse, rayonnante.
Et je devenais un pilier d’Amour pour le Monde.
* La 1ère illustration ‘Ace of Cup’ est tiré du tarot ‘The Light Seer’s Tarot’ (www.lightseerstarot.com)